80 ans de luttes paysannes

Le 2 février 2024

80 ans de luttes paysannes

80 ans de luttes paysannes

Depuis sa création en 1946, le Modef des Landes défend les droits des paysans dans les Landes.

La CGA, premier regroupement

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs organisations paysannes de tendance communiste ou socialiste, issues de la Résistance, se regroupent au sein d'une vaste organisation syndicale, la Confédération Générale de l'Agriculture (CGA). Officiellement créée en mars 1945, elle se veut une alternative à la Corporation Paysanne mise en place par le régime de Vichy. 

Les Landes prennent une part active à ce mouvement de refonte syndicale. Dès le 10 mars 1945, le Congrès Paysan de Dax acte la création de la Fédération Syndicale Agricole des Landes puis, quelques mois plus tard, naît l'Union Départementale des Organisations Agricoles Confédérés de l'Agriculture Landaise, qui n'est autre que la CGA locale. Le premier président est Vincent Balesta et le premier bureau se compose de MM. Saint-Pé, Sentas, Justes, Pénicaut, Labat, Bombezin et Lacroix. 

Le nouveau statut du métayage

Localement, comme au niveau national, le premier combat de la CGA est de faire aboutir la réforme du métayage. Le sujet n'est pas nouveau : déjà en 1906, des troubles avaient éclaté entre métayers et propriétaires dans les Landes, marquant le début du syndicalisme agricole dans le département. Puis, dès l'année 1919 dans le Bas-Adour et le Seignanx, et à l'été 1920 dans toute la Chalosse, se sont déroulées les fameuses révoltes pour la suppression de ce statut hérité de l'ancien régime. En mars 1939, la Chambre des députés avait même adopté le nouveau statut du métayage qui prévoyait des baux écrits de neuf ans, le droit d'airial, la suppression des corvées et redevances, le droit de préemption et l'instauration de commissions paritaires pour définir les conditions de partage. Un texte auquel s'était opposée la droite landaise, qui s'insurgeait alors "contre la démagogie, contre le socialo-communisme qui nous conduit tous à la misère, contre ce statut du métayage sur lequel il y a tant à dire…" (journal "l'Adour", in Luttes Paysannes Landaises de Jean Lespiau). Le Sénat avait ensuite fait barrage au texte en refusant de l'examiner et les intérêts des propriétaires avaient été préservés in extremis par l'entrée en guerre de la France quelques semaines plus tard.

A la Libération, on dénombre encore 14 440 métayers dans les Landes, pour 4 420 fermiers et 10 793 propriétaires exploitants.