Entre 2010 et 2020, le département des Landes a perdu 1 300 exploitations, passant de 5 760 à 4 460. Dans le même temps, la surface moyenne est passée de 36 à 47 hectares et les "grandes fermes", qui ne représentent que 19% des exploitations, occupent 49% de la SAU du département. Cette course à l'agrandissement doit être stoppée pour permettre aux porteurs de projets d'accéder au foncier.
Les représentants du Mouvement paysan sont déjà présents et actifs dans les organes de contrôle que sont la CDOA, la CDPENAF ou la Safer, mais ils n'ont qu'un rôle minoritaire.
Alors que la moitié des exploitants va prendre sa retraite dans les 10 années qui viennent, l'installation est au point mort dans les Landes avec seulement 39 dossiers déposés l'an dernier. A titre de comparaison, la Chambre d'agriculture du Gers traitait 98 dossiers d'installation la même année.
Il est urgent de changer d'approche et d'adopter une politique volontariste pour accompagner les nombreux porteurs de projets.
Pour installer des paysans nombreux dans des fermes à taille humaine, le Modef propose :
- Une transparence totale sur les structures candidates au rachat de terres agricoles afin de prioriser de véritables installations et préserver la disponibilité du foncier.
- L'extension de la priorité "Jeunes Agriculteurs" de la Safer à tous les nouveaux installés et aux petites fermes.
- Que la Safer remplisse pleinement son rôle de restructuration en privilégiant l'installation plutôt que l'agrandissement.
- Un accompagnement complet et gratuit (vraiment gratuit ? je pense que ça va être compliqué. Et nos structures ne le font pas gratuitement à l’heure actuelle. Là j’imagine que ce pourrait être financé par la PAC sur le volet installation/renouvellement des générations. Mais je ne sais pas pourquoi, je butte sur cette gratuité.) des porteurs de projets, de la recherche de foncier aux démarches administratives en passant par le suivi technique, juridique et financier.
- La mise en place d'un système de tutorat obligatoire à travers les Civam ou entre particuliers pour créer du lien et de la solidarité avec les nouveaux installés.Les Adear le proposent aussi, est-ce qu’on est obligé de préciser que cela se ferait “à travers les Civam ou entre particuliers” ?
- Un accompagnement des cédants en amont pour assurer la réussite des transmissions du point de vue règlementaire et personnel.
- La généralisation des aides à tous les projets d'installation, sans condition d'âge, de diplôme, ou de seuil de rémunération.
- La création de logements réservés aux porteurs de projets dans les villages ou à défaut, le déblocage d'aides au logement spécifiques de la part des collectivités.
- Le soutien aux nouvelles formes d'installation collective afin de solutionner à la fois le problème des fermes intransmissibles et l'accès au logement et au foncier pour les porteurs de projets.