La gestion de la crise aviaire a été fatale à de nombreux élevages traditionnels, pratiquant l'élevage autarcique et/ou de plein air. Le nombre de dossiers d'indemnisations a diminué de moitié entre 2017 et 2023 dans notre département, signe que de nombreux éleveurs traditionnels ont renoncé face à l'acharnement règlementaire de l'administration, encouragée par le syndicat majoritaire, les coopératives, les interprofessions et la Chambre.
Or on sait désormais que le risque de contamination par l'avifaune est négligeable et qu'au contraire, le modèle d'élevage intensif en bâtiments, avec une augmentation des densités, un stress accru et un affaiblissement des systèmes immunitaires, la segmentation des filières et la multiplication des interventions, favorise la transmission du virus d'un élevage à un autre ainsi que l'apparition de nouvelles souches toujours plus résistantes. Malgré cette évidence scientifique, les contraintes demeurent pour les éleveurs plein air, toujours montrés du doigt et ciblés par les contrôles de l'administration.
Dernier exemple en date, l'obligation de disposer d'abris sur les parcours entre le 1er novembre et le 30 avril. Une obligation soufflée par la DGAL au Palso qui l'a intégré dans le cahier des charges Label Rouge Canard mulard gras.
Derrière cet argumentaire et cet acharnement, se cache la volonté d'imposer un modèle unique d'élevage, celui des filières longues, qui privilégient la quantité à la qualité, détruisent les marges des éleveurs et leur imposent des investissements colossaux qui freinent l'installation de nouveaux éleveurs.
Pour permettre la coexistence de tous les modèles d'élevage et préserver les spécificités de l'élevage de volailles et palmipèdes dans les Landes, le Modef des Landes propose :
- Un moratoire sur les mesures de biosécurité.
- Un moratoire sur les mises à l'abri et la fin des contrôles et mises en demeure y compris lors des périodes à risque.
- Des mesures de dédensification systématiques en périodes à risque comme ce fut le cas lors du Plan Adour qui a montré son efficacité.
- Des moyens supplémentaires pour l'expérimentation plein air afin que nos/les fermes traditionnelles puissent s'inscrire dans ce programme financé par l'Etat.
- Le maintien de la prise en charge du vaccin par l'Etat dans les années à venir.
- La réaffirmation du plein air "effectif" comme mode d'élevage dans les cahiers des charges de nos productions locales afin de retrouver la confiance des consommateurs.
- S'opposer à la baisse des exigences Label et au nivellement par le bas des filières volailles et palmipèdes qui conduisent à la destruction du modèle fermier.