Selon Interbev, la décapitalisation est plus marquée dans les Landes que sur le reste du territoire français. On dénombrait ainsi 726 élevages bovins et 17 592 vaches dans le département au 1er janvier 2023 contre 800 élevages et 19 640 vaches en 2021. Dans le détail, le nombre de femelles races à viande de plus de 36 mois a diminué de 4,1% par rapport à 2022, tandis que le nombre de femelles races laitières chutait de 10% sur la même période. Sur les dix dernières années, le nombre de vaches présentes sur le territoire a diminué de 37%, comme le nombre d'élevages. Les naissances de veaux de mère allaitante ont quant à elles diminué de 7,2% par rapport à 2022. Le total des ventes en boucherie s'établissait en 2022 à 7 098 têtes, soit un recul de 6% sur un an…
L'élevage est le secteur le plus touché par le vieillissement des chefs d'exploitation. A l'échelle nationale, 54% d'entre eux ont plus de 50 ans et seulement 22% moins de 40 ans. 31% des élevages ont ainsi disparu entre 2010 et 2020, contre 20% pour l'ensemble des exploitations agricoles. Mais les élevages restant en place perdent également des vaches, ce qui s'explique le plus souvent par des stratégies économiques, comme la réduction des charges d’exploitation, qui peut se traduire par une réduction du cheptel ou du chargement à l’hectare. Les projections font état d'une nouvelle baisse de 10% à l'horizon 2030.
Pour enrayer cette tendance lourde et permettre aux éleveurs bovins viande et lait de vivre de leur travail, le Modef des Landes propose.
- La redistribution des aides, afin de soutenir une politique d'engraissement mise à mal avec la réforme de la Pac qui exclut les génisses et fixe des plafonds trop hauts pour l'aide aux bovins allaitants. L'engraissement des génisses et des bœufs et l'incitation à une bonne finition des vaches de réforme sont à privilégier par rapport aux productions de jeunes bovins exclusivement destinés à l'export.
- Le rétablissement d'un poste de technicien élevage à plein temps sur le département des Landes au sein de la Chambre d’agriculture.
- La mise en place de nouvelles Maec pour l'élevage : portées par les Chambres, les Mesures agroenvironnementales et climatiques permettent de soutenir les exploitations qui s'engagent dans des pratiques combinant performance économique et performance environnementale. La Chambre d'agriculture a le pouvoir de porter des Maecs pour la création d'un atelier bovin herbivore ou pour la valorisation de terres moins aptes (pour des cultures).
- D'engager des politiques publiques de stimulation de la demande en produits locaux, en utilisant le levier de la restauration collective publique et les Plans alimentaires territoriaux.
- De lancer un plan d'amélioration des bâtiments et des installations.
- De promouvoir l'élevage en complémentarité avec des ateliers légumes ou céréales pour valoriser des rotations.
- De soutenir les signes officiels de qualité comme le Boeuf de Chalosse.