Le loup est entré dans les Landes

Le loup aperçu dans les Landes serait un canis lupus italicus, de la branche alpine de l'espèce.

Le loup est entré dans les Landes

Le loup est entré dans les Landes

Suite à une série de signalements et des dégâts causés sur deux troupeaux près de Castets, la préfecture a activé la cellule de veille le 3 avril. Une réunion d’information était organisée le 19 avril en présence des services concernés et des représentants agricoles.

Trois brebis tuées, deux autres blessées et quatre agneaux disparus. C’est le bilan des attaques des 28 et 31 mars sur la commune de Castets, deux actes de prédation formellement attribués au loup par les agents de l’OFB.

Cet épisode marque le retour du loup sur le territoire landais, près d’un siècle après sa disparition. L’occasion pour la Préfecture des Landes de réunir l’ensemble des services de l’État (DDTM, OFB, Dreal, DDETSPP, gendarmerie, police, pompiers, ONF, lieutenant de louveterie), les représentants des collectivités territoriales (Conseil départemental, associations des maires), et les acteurs concernés par la présence du loup (représentants de la profession agricole, du monde de la chasse, des espaces protégés et des associations environnementales). Au programme de cette réunion, fixée le 18 avril dernier : présentation de l’espèce, des méthodes de suivi, bilan des indices de présence relevés dans les Landes par l’Office français de la biodiversité, présentation du plan national d’action Loup et activités d’élevage 2024-2029, suivi d’un temps d’échange sur les perspectives d’actions à mener dans l’hypothèse d’une installation durable de l’espèce dans le département.

 

Quel loup ?

L’individu aperçu dans les Landes est un canis lupus italicus, l’espèce installée de manière permanente dans les Alpes françaises et italiennes. Deux autres espèces sont présentes à proximité : le canis lupus lupus originaire d’Europe de l’Est et le canis lupus signatus, qui compte 2 à 3000 individus en Espagne mais n’a pour l’heure jamais été aperçu en France.

Le loup de Castets est un individu solitaire qui aurait quitté sa meute vers l’âge de 18-22 mois, comme c’est l’usage, pour conquérir son propre territoire. Contrairement à une idée reçue, il existe très peu de meutes de loups et celles-ci se trouvent essentiellement à l’Est du Rhin. Chaque loup possède une zone de vie de 150 à 300 km2 et peut parcourir entre 30 et 40 km par jour. La dispersion des jeunes adultes se fait sur de très longues distances, parfois plusieurs milliers de kilomètres. C’est ainsi qu’un jeune loup identifié aux Pays-Bas a été retrouvé trois ans plus tard dans les Pyrénées.

 

Cellule de veille

Avec l’identification d’un loup à Castets, les Landes sont le 11e département de Nouvelle-Aquitaine, sur 12, à signaler la présence de l’animal sur leur sol. Le premier cas a été signalé en Dordogne en 2015 et désormais, seul le Lot-et-Garonne semble épargné. On dénombre également deux zones de présence permanente dans la région : le plateau de Millevaches en Corrèze et le Haut-Béarn. Ces deux dernières années, les occurrences se sont multipliées à travers toute la région (voir encadré). Dans les Landes, les indices affluent depuis le début de l’année 2025 mais l’épisode de Castets est le premier qui permet d’attester formellement de la présence de l’animal.

Pour l’heure, on ne peut pas encore parler de présence permamente du loup dans les Landes. Une zone de présence permanente, ou ZPP, est un territoire sur lequel au moins trois indices de présence sont relevés pendant deux hivers consécutifs. Elle correspond donc au territoire d’au moins un loup qui n’est plus en phase de dispersion mais qui s’est installé sur ce territoire, durablement ou non.

Toutefois, la Préfecture des Landes a installé une cellule de veille par un arrêté du 3 avril. C’est la première étape lorsque le loup est signalé dans un département. Son objectif est de partager les informations sur le loup entre l’OFB, la Dreal, la Draaf et tous les acteurs du monde rural, agriculteurs et chasseurs notamment. Si la présence permanente est confirmée l’hiver prochain, la cellule de veille sera remplacée par un comité de suivi départemental.

 

Le loup en Nouvelle-Aquitaine (2024-2025)

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11 départements avec un indice ou plus de présence et deux zones de présence permanente (Béarn et plateau de Millevaches). Dont 8 départements concernés en 2024-2025.

Deux-Sèvres : en janvier 2024 à Chey, primo-détection avec un dommage sur bélier.

Vienne : 5 cas de dommages sur ovins en janvier-février 2024.

Creuse : 3 dommages sur ovins en mars-avril 2024.

Haute-Vienne : un indice retenu (empreinte) et 5 dommages LNE (responsabilité du loup non écartée) en mai 2024.

Corrèze : présence permanente sur le plateau de Millevaches (82 indices collectés), 25 constats LNE.

Gironde : 4 dommages sur ovins en octobre 2024 en Haute-Gironde.

Pyrénées-Atlantiques : présence permanente en béarn, constat à Ascain et Urt.

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Le loup dans les Landes en 2025

Deuis le début de l’année, on dénombre 21 indices de présence du loup dans le département (observations, prédations, empreintes...) dont 6 à Herm et 10 à Castets mais aussi à Ondres, Gaas et Lit-et-Mixe. Les deux cas de prédation sur des troupeaux d’ovins domestiques à Castets les 29 mars et 1er avril sont les premiers cas attestés. Deux autres attaques d’ovins ont été constatées depuis : l’une à Herm sur une brebis le vendredi 25 avril ; l’autre à Caupenne sur un bélier dans la nuit du dimanche au lundi 21 avril.

 

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