Le billet de Clément Cadilhon

Le billet de Clément Cadilhon

Le billet de Clément Cadilhon

Le co-président de l'Alpad revient sur le voyage d'étude en Suisse du 26 au 28 août sur le thème du semis direct. L'Alpad propose un accompagnement gratuit à toutes celles et ceux qui souhaitent s'engager dans cette démarche.

De magnifiques paysages, des prairies vertes, des vaches Simmental, des fermes ultra-propres, sans rien qui traîne, avec des chemins goudronnés jusqu’à l’entrée des granges en bois… Bienvenue en Suisse ! Nous y étions du 26 au 28 août avec une douzaine de membres de l’Alpad, grâce à Antoine Parisot et Henry Cuzacq qui ont noué des contacts là-bas. Le but de ce voyage : découvrir les méthodes suisses en matière d’agriculture de conservation et de semis direct. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas été déçus !

Pendant deux jours, au fil de nos visites, nous avons pu constater l’avance impressionnante des agriculteurs suisses en matière de semis direct. Ceux que nous avons rencontrés se trouvaient tous à une heure autour de Genève et comptaient 15 à 35 ans d’expérience dans le semis direct. Tous se sont lancés dans cette pratique à cause du manque d’eau dû au changement climatique. Ils n’arrosent pas car l’eau coûte beaucoup trop cher mais les couverts leur permettent de fixer l’azote au sol, de garder une meilleure température au sol et plus d’humidité en période sèche. Ils font des rotations entre maïs, soja, blé, tournesol, betterave, orge, avec des couverts entre chaque culture, ainsi que des cultures associées comme le soja-blé ou le maïs-betterave, avec des bandes de trois rangs de maïs et trois rangs de betterave, d’où ils sortent 20 tonnes de maïs ramenées à l’hectare !

Aucun détail ne leur échappe : ils améliorent les semoirs pour ajouter de la pression au sol et semer à la bonne profondeur, ils modifient les trémies frontales pour associer petites et grandes graines dans leurs couverts, ils ne se jettent pas dans les champs au premier rayon de soleil mais attendent que la terre soit à la bonne température… C’est un tout autre niveau de précision et d’expertise, sans cesse amélioré par des essais réalisés chaque année sur trois hectares avec des ingénieurs. Il faut dire aussi qu’ils sont largement soutenus dans cette démarche par leur Chambre d’agriculture et par l’Etat fédéral, dans le cadre de programmes visant à réduire l’utilisation des phytos. Résultat : moins de produits, des sols vivants, des rendements qui suivent…

Impossible dans les Landes, pensez-vous ? Pourtant leur sols ressemblent aux nôtres : caillouteux le long du Rhône, plutôt sablonneux avec 15% d’argile dans d’autres zones, et d’autres avec 50% d’argile. L’autre point commun avec les Landes, c’est que ces pionniers ont fait rigoler leurs voisins au début, et maintenant ils vont leur semer les couverts…

Chez nous aussi, il y a cette peur du regard des autres et cela nous empêche de franchir le pas. C’est le rôle de l’Alpad de forcer les choses. Nous avons d’ailleurs obtenu un financement pour lancer un programme d’accompagnement gratuit de semis direct de maïs dans les Landes pour les trois prochaines années (lire en page 5). Une alternative à développer, notamment sur les terres non-irriguées, en y ajoutant des cultures de méteils ou de trèfles pour avoir un couvert à moindre coût ! A nous de créer un groupe solide autour des pionniers qui oeuvrent déjà dans notre département pour foncer là-dedans et montrer que ça peut marcher aussi chez nous. Ce voyage nous a confortés dans cette conviction. Si vous la partagez, vous êtes les bienvenus à l’Alpad !

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L'Alpad s'engage en faveur du semis direct

40 % de GNR en moins, 1h30/ha/an de gain de temps, redynamisation de votre sol… Autant de bénéfices rendus possibles grâce au semis direct !

À l’Alpad, nous sommes convaincus que cette pratique a toute sa place dans les exploitations landaises. Et aujourd’hui, il est temps de passer à l’action.

Notre objectif est simple : vous permettre d’expérimenter le semis direct à petite échelle, en minimisant les risques, grâce :

· Au parrainage d’un agriculteur pionnier.

· A l’accompagnement et au suivi individuel de l’Alpad.

Concret et gratuit

En participant à ce programme d’accompagnement, vous serez guidé à travers une série d’étapes définies en amont, pour vous permettre de tester sereinement cette méthode sur un hectare.

Nous suivrons avec vous une suite d’étapes prédéfinies en amont :

· Identification de la parcelle test (un hectare) sur votre exploitation.

· Rencontre avec votre parrain (agriculteur expérimenté en semis direct).

· Préparation du semis : conseils techniques, choix des variétés, réglages.

· Réalisation du semis avec le matériel du parrain.

· Suivi de la culture : observations, échanges réguliers avec le parrain et l’Alpad.

· Rencontres collectives pour partager les retours d’expérience.

· Des formations complémentaires (sur le matériel, les couverts végétaux, la dynamique d’un sol, etc.) pourront également être proposées, en fonction des besoins exprimés lors des diagnostics.

· Évaluation des résultats en fin de campagne.

Contact : henry.cuzacq@alpad40.fr ou 07 83 48 58 71

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