Vendredi 21 février avait lieu la première session de mise en place de la Chambre d’agriculture des Landes suite aux élections professionnelles du mois dernier. Après l’élection de la présidente Marie-Hélène Cazaubon avec 27 voix pour, 5 blancs et 2 nuls, la constitution du bureau a donné lieu à une première passe d’armes entre la majorité FDSEA-JA et le Mouvement paysan des Landes.
Mélanie Martin, tête de liste du MPL, a en effet réclamé que quelques places soient faites parmi les 12 membres du bureau à un représentant de l’opposition, au vu des résultats des élections.
En effet, les scores cumulés du Mouvement paysan et de la Coordination rurale dépassent nettement celui de la majorité FDSEA-JA : 957 voix contre 829.
Une demande similaire a été effectuée par le représentant des salariés CFDT-FGA, lequel juge important que les nombreux salariés du secteur soient représentés au bureau.
Deux demandes rejetées illico par la présidente nouvellement réélue, au prétexte que sa liste de 12 membres était déjà constituée.
Les élues du Mouvement paysan ont alors tenté de constituer une liste dissidente, comprenant des membres de la FDSEA-JA, du Mouvement Paysan, de la Coordination rurale et des syndicats de salariés. Mais les élus de la FDSEA-JA ont refusé de voir leur nom inscrit sur cette liste.
Ceux de la Coordination rurale, de leur côté, n’ont pas ouvert la bouche de toute la session. Leur seul fait d’armes fut d’écrire le nom de Mélanie Martin sur un bulletin de vote pour la présidence, ce qui les amusa beaucoup... Leurs électeurs seront sans doute heureux de l’apprendre.
Il a donc été procédé au vote du bureau composé exclusivement de membres issus de la majorité, lequel a été approuvé par 25 élus, 6 bulletins blancs et 3 nuls.
En excluant plus de la moitié des agricultrices et agriculteurs landais de représentativité au bureau de la Chambre, la présidente et sa majorité ont raté une occasion d’appliquer le consensus et l’ouverture dont ils se réclament en permanence dans leurs discours.
Les élues du Mouvement paysan dénoncent cette vision monolithique de la gouvernance agricole, qui creuse un peu plus les fractures qui traversent notre profession et pousse de nombreux professionnels à l’exaspération et à la radicalisation.