Le dernier rapport statistique de la MSA nous apprend qu’après deux ans de croissance, le nombre d’installations d’exploitants agricoles a diminué en 2023 : 13 621 chefs d’exploitation se sont installés sur l’année soit 511 de moins qu’en 2022, ce qui correspond à une diminution de 3,6 %.
Ils sont 9 249 âgés de moins de 40 ans (en baisse de 6,8 % en un an). A l’inverse, les personnes âgées de 40 ans et plus et dont l’installation ne résulte pas d’un transfert entre époux (3 911 personnes), sont en nette augmentation (+ 7,4 %).
Trois régions concentrent chaque année près de la moitié des installations des chefs d’exploitations. Ainsi, en 2023, l’Occitanie (17,6% des installations), la Nouvelle-Aquitaine (15,2%), et l’Auvergne-Rhône-Alpes (13,4%). Trois départements contribuent particulièrement à la dynamique : le Gers (+ 46,8 %), la Haute Garonne (+ 21,3 %) et la Charente-Maritime (+ 18,0 %).
40,2 % de femmes
Chez les jeunes installés, la superficie moyenne repart à la hausse pour atteindre 36,6 hectares. Mais la moitié des jeunes installés exploite une superficie inférieure ou égale à 20 hectares et un quart exploite plus de 55 hectares.
Le taux de féminisation pour l’ensemble des installés continue de croître et s’établit à 40,2 % (contre 39,6 % en 2022). En 2023, la superficie moyenne exploitée par les femmes installées est de 26,7 hectares (contre 36,8 hectares chez les hommes).
Depuis près de quinze ans, le taux de pluriactivité des nouveaux installés ne cesse de prendre de l’ampleur. S’il était de 30,6 % en 2010, il passe à 43,2 % en 2023.
On observe aussi un taux élevé de maintien dans l’activité agricole dans les six ans suivant l’installation. Parmi les chefs d’exploitation installés en 2017, 76,9 % exercent encore en qualité de chef d’exploitation en 2023 ; ce taux est stable sur la période 2021 à 2023. Parmi les installés de plus de 40 ans - hors transfert entre époux - plus de la moitié sont pluriactifs (51,5%).
23 000 départs en retraite
Sachant que le nombre de chefs d’exploitation et co-exploitants a reculé de 10 800 par an entre 2010 et 2020 et que l’on a installé environ 13 000 chefs d’exploitations pendant la même période, cela veut dire que l’on a environ 23 000 départs à la retraite par an pour 13 000 installations soit un taux de renouvellement de seulement 57 %. Il faudrait donc installer 10 000 fermiers et fermières de plus si l’on voulait compenser tous les départs !
Outre la perte d’environ 60 000 ha de terres agricoles, cela s’explique par l’agrandissement des fermes. Les exploitations de grande taille économique (plus de 250 000 € de produit brut standard) ont les revenus les plus élevés et bénéficient d’aides Pac par UTA bien supérieures. L’article 1 de la Loi d’orientation agricole du 24 mars 2025 entend « assurer la pérennité et l’attractivité de l’agriculture ainsi que le renouvellement de ses générations d’actifs, en facilitant l’installation, la transmission et la reprise d’exploitations ». Le pays devra compter d’ici à 2035 au moins 400 000 exploitations et 500 000 agriculteurs pour répondre à cet objectif.