Congrès du Modef des Landes : la stratégie d'union approuvée

Il fut beaucoup questions des récentes élections et de l'avenir, au Congrès du 28 février à Labatut.

Congrès du Modef des Landes : la stratégie d'union approuvée

Congrès du Modef des Landes : la stratégie d'union approuvée

Après une année de mobilisation et des élections qui dessinent un nouveau paysage syndical dans les Landes, le Modef a fait son autocritique et tracé des pistes pour l’avenir, lors de son Congrès annuel le vendredi 28 février à Labatut.

Battre le fer tant qu’il est chaud : c’était l’idée de ce Congrès 2025, programmé juste après les élections à la Chambre. Analyser sans tarder, se dire les choses sans détours et surtout, tracer dès à présent les perspectives d’avenir pour le syndicat et les structures qui gravitent autour de lui.

Le constat est simple : les dernières élections ont été marquées par une baisse significative de la FDSEA-JA, qui conserve malgré tout sa majorité, et une hausse tout aussi significative de la Coordination rurale, qui arrive en tête dans le premier collège de sept Chambres de la région Nouvelle-Aquitaine.

Le Modef, quant à lui, poursuit sa lente décrue tandis que la Confédération paysanne maintient ses scores. Il convient de noter que dans ce contexte de vague jaune (et brune) dans le Sud-Ouest, les listes paysannes se maintiennent à un niveau appréciable dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes, deux départements où des propositions originales et novatrices étaient faites aux électeurs, avec le syndicat ELB au Pays basque et dans les Landes, l’alliance du Modef et de la Confédération paysanne au sein du Mouvement paysan des Landes.

 

L’union approuvée

Mélanie Martin, présidente du Modef, a ainsi justifié cette stratégie d’union, pour ces élections mais aussi pour le travail mené en commun avec la Confédération paysanne depuis bientôt 6 ans, à la fois dans les instances représentatives et sur le terrain au travers de la collaboration entre les associations de l’Alpad et de l’Adear notamment.

Elle a évoqué les spécificités des deux syndicats ainsi que leurs objectifs communs, les mettant en perspectives avec les débats parfois intenses qui animaient il y a encore quelques décennies le Modef des Landes, comme l’a rappelé l’ancien président Albert Saffores. « Je crois que l’on peut accepter de ne pas être d’accord sur 10% des sujets si on l’est sur tout le reste », a résumé Mélanie Martin. La poursuite de cette stratégie d’union, dans le respect des identités propres aux deux syndicats, a été mise au vote de l’assemblée et acceptée à l’unanimité.

Elle permet déjà de présenter des listes communes aux élections MSA, sous la bannière du Mouvement paysan des Landes.

Bilan stratégique

Il fut ensuite question de la campagne menée ces derniers mois et plus généralement, du positionnement du syndicat, de ses méthodes et de ses moyens d’action.

Au cours des derniers mois, le Modef des Landes a fait le choix de proposer des actions à son image : positives, tournées vers l’avenir, ouvertes vers les producteurs et les consommateurs : marchés de producteurs devant les grandes surfaces à Saint-Pierre-du-Mont et Saint-Paul-lès-Dax, présence sur le marché de Dax et dans les comices, opération escargot depuis Saint-Sever pour se rendre à la Préfecture de Mont-de-Marsan, liens tissés entre agriculteurs, mais aussi entre le monde agricole et le monde non-paysan, pour sortir des clivages et des préjugés... Voilà en résumé ce qu’a proposé le Modef pendant le premier trimestre 2024 marqué par des mobilisations du monde agricole.

Et c’est ce qu’il a continué de faire tout au long de l’année grâce aux nombreux ciné-débats organisés avec différents partenaires (Alpad, Adear, Entracte, la Cimade, les Amap, etc.), aux rencontres avec les citoyens et consommateurs autour de l’alimentation pour montrer qu’une alimentation de qualité est possible si elle est issue d’une production elle-même qualitative...

C’est encore une fois le message qu’il a voulu porter lors de la manifestation organisée avec la Confédération paysanne devant le garage Peugeot pour dénoncer le Mercosur et les traités de libre-échange en général. Ce fut aussi le positionnement du syndicat tout au long de la campagne électorale : rester ouverts, maîtriser les dossiers, en particulier ceux de l’irrigation et de l’agrivoltaïsme, apporter une vision alternative de l’agriculture, coller au terrain, être force de proposition en réunissant par exemple les éleveurs de palmipèdes écartés des abattoirs de Delpeyrat et Lafitte, en travaillant sur l’installation-transmission, sur l’accompagnement des éleveurs, sur la création de filières, sur la diversification...

 

Travail de fond

Une attitude et un positionnement à mille lieues de ceux de la Coordination rurale, totalement absente des instances et du terrain où elle ne propose aucun service aux agriculteurs, et dont la campagne s’est résumée à relayer des coups de gueule soufflés par leurs responsables nationaux et à mettre des autocollants sur les panneaux.

Sans aucune proposition concrète pour l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs et avec une méconnaissance flagrante des dossiers locaux.

La percée du syndicat contestataire, et en regard le positionnement qui doit être celui du Modef, a donc fait l’objet de plusieurs interventions. Maryline Beyris a regretté l’inaction des services de l’Etat face aux dégradations et menaces exercées durant la campagne par les militants de la Coordination rurale et des FDSEA-JA à l’encontre des élus et des bâtiments publics. Albert Saffores, encore lui, a exhorté la jeune génération à barrer la route à ce syndicalisme qui s’affiche ouvertement d’extrême-droite, dans un département qui a toujours porté des valeurs humanistes de solidarité.

Mélanie Martin a indiqué vouloir s’appuyer sur cet héritage et sur les luttes passées pour poursuivre l’action du syndicat dans une logique revendicatrice et constructive à la fois : « J’ai rencontré au cours de la campagne des jeunes récemment installés, conscients des enjeux et qui se reconnaissent dans notre vision et dans ce que nous accomplissons sur le terrain. »

« C’est un travail de fond et de terrain qui s’ouvre à nous pour construire une agriculture paysanne, familiale, rémunératrice, autonome, respectueuse de notre santé, de notre environnement et des consommateurs », a conclu la présidente, en appelant à la mobilisation de tous les militants et sympathisants !

 

Pour aller plus loin : l'édito de Mélanie Martin