Le billet de Sébastien Bayle

Le billet de Sébastien Bayle

Le billet de Sébastien Bayle

Nos anciens se sont démenés pour développer la ressource, battons-nous pour a minima la conserver !

L'irrigation pour sécuriser nos revenus

Les semis à peine commencés et freinés par un temps humide et frais, voilà que le sujet de l’eau refait surface dans les Landes et ses différents bassins. Sans AUP, c’est la trajectoire du préfet de bassin que souhaitent faire appliquer les services de l’État pour les étés à venir : tout découle d’une étude faite en 2009 par la CACG (Compagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne) et que la profession a dénoncé dès la première lecture. Dès cette année, le volume prélevable sera déficitaire de 17 Mm3 par rapport aux besoins recensés par Irrigadour, soit l’équivalent de 9 500 ha à 1 800 m3. Cette différence n’est pas acceptable, avec pour certains bassins une perte de quotas de 40 % ! De quoi créer, encore, des inégalités entre les territoires ! Si l’on reste sur cette baisse programmée de 5 Mm3 par an, certains terroirs vont voir les exploitations disparaître très rapidement.

Il est grand temps que l’État et ses services se dotent d’un budget et d’une législation qui sécurisent et développent l’irrigation et, du coup, notre chère souveraineté alimentaire.

L’irrigation ne doit plus être le symbole de l’agro-industrie mais celui de la sécurisation de notre revenu, que ce soit pour honorer des contrats de semences/légumes, pérenniser les cultures Qualité Landes comme les kiwis et l’asperge, mais aussi pour sécuriser des levées compliquées en colza et permettre aux maraîchers de faire pousser leur production ou tout simplement sécuriser l’alimentation en fourrages et en graines pour les éleveurs. Et je ne parle même pas de l’effet désastreux sur les emplois qui gravitent autour de notre profession : renouvellement des compteurs, développement de compteurs connectés pour une meilleure gestion des lâchers, cultures et systèmes de cultures plus résilients, et j’en passe…

La sécurisation passera aussi par la construction d’ouvrages structurants comme cela a déjà été fait par le passé. Nos anciens se sont démenés pour développer la ressource, battons-nous pour a minima la conserver ! On nous promet des étés secs plus fréquents, on nous aide à renouveler notre matériel pour être plus performants et maintenant, on nous ferme les vannes. Cela ne rime à rien. Les investissements sont faits, il faut rembourser et garder la rentabilité.

Pour finir, je ferai un petit focus sur la Sardaigne qui, suite à la sécheresse 2002-2003, s’est dotée d’un réseau de barrages pour stocker 1,8 milliard de m3 ! Ce qui est énorme pour une région de cette taille. On en est bien loin avec nos 208 millions. Cette eau, répartie sur 37 barrages, est destinée à tous car oui, il faut de l’eau pour tous les usages et tous les usagers. Il aura fallu une loi régionale pour développer ce système. Comme quoi quand on veut, on peut…